Projet 1^er DECCLIC : Vers des solutions alternatives au désherbage des cultures spécialisées.

Le projet 1^er DECCLIC répond à des enjeux agricoles, environnementaux, économiques, et de souveraineté alimentaire dans un contexte de retrait de substances herbicides essentielles en Europe. Les principaux enjeux sont les suivants :

• Assurer la durabilité des cultures tout en réduisant la dépendance aux herbicides de synthèse : Les cultures de légumes, de légumineuses, de pommes de terre et de pavot médicinal sont confrontées à une menace croissante liée au retrait progressif de substances herbicides essentielles pour gérer les dicotylédones, qui représentent un problème majeur de concurrence, affectant les rendements, la qualité des récoltes et les coûts de production. Le projet 1^er DECCLIC s’inscrit dans une démarche visant à garantir la viabilité de ces filières en développant des solutions alternatives efficaces, économiquement viables et respectueuses de l’environnement. En combinant des techniques de biocontrôle, de désherbage mécanique et de précision, ce projet ambitionne de limiter les impacts sanitaires et écologiques des pratiques phytosanitaires tout en répondant aux besoins spécifiques des producteurs.
• Renforcer la souveraineté alimentaire et limiter les importations : Actuellement, seule une partie des légumes transformés consommés en France est produite localement, tandis que le reste est importé, ce qui aggrave le déficit commercial dans cette filière. Le maintien de la production nationale de légumes et légumineuses de transformation est donc un enjeu stratégique pour la souveraineté alimentaire. En développant des solutions locales et adaptées, le projet ambitionne de répondre à cet enjeu.
• Répondre aux attentes sociétales en matière de durabilité et de santé : Les consommateurs, les producteurs et productrices, ainsi que les responsables des politiques publiques, manifestent une demande croissante pour des pratiques agricoles plus durables et une réduction de l’usage des pesticides. En favorisant l’innovation agroécologique, 1^er DECCLIC répond à ces attentes en développant des itinéraires techniques plus respectueux de l’environnement, contribuant ainsi à la transition vers une agriculture plus durable.
• Préserver la compétitivité des filières et les emplois : Les cultures destinées à la transformation représentent des milliers d’emplois directs et indirects dans les filières agricoles et agroalimentaires. Cependant, face aux difficultés croissantes de gestion des adventices et aux pertes économiques liées aux abandons de parcelles ou à la baisse de rendement, certaines et certains producteurs envisagent de renoncer à ces cultures, fragilisant ainsi les filières. En apportant des solutions concrètes pour la gestion durable des adventices, le projet vise à préserver la compétitivité et la pérennité des entreprises agricoles et agroalimentaires françaises.

Le projet 1^er DECCLIC s’articule autour de quatre axes :

Axe 1 : Connaissance des bioagresseurs

Objectif : Acquérir une connaissance fine des adventices dicotylédones, essentielles pour des stratégies de gestion efficaces et ciblées.

Actions :

• Identification des adventices problématiques par culture et région de production pour adapter les stratégies de gestion.
• Établissement des seuils de nuisibilité spécifiques à chaque culture, afin de déterminer le moment optimal pour les interventions de désherbage et réduire les traitements superflus.

Axe 2 : Solutions à l’échelle de la plante

Objectif : Développer des solutions innovantes de désherbage à l’échelle de la plante, en introduisant des technologies de précision et des alternatives à faible impact.

Actions :

• Développement et adaptation de technologies de désherbage localisé et ultra-localisé (par exemple, désherbage au laser ou électrique) permettant de cibler précisément les adventices et de réduire les quantités d’herbicides appliquées.
• Évaluation de solutions de biocontrôle et à moindre impact, pour réduire les résidus dans l’environnement et minimiser les effets sur la biodiversité.

Axe 3 : Solutions à l’échelle de la parcelle et du paysage

Objectif : Promouvoir des pratiques de gestion des adventices durables dans une approche intégrées à l’échelle de la parcelle, en renforçant les effets combinés des leviers agronomiques.

Actions :

• Conception d’itinéraires techniques combinatoires : Intégrer des pratiques comme la rotation des cultures et le travail du sol pour limiter le développement des dicotylédones et réduire la dépendance aux herbicides.
• Analyse des impacts du travail du sol et des successions culturales sur la dynamique des adventices : Étudier l’effet des différentes pratiques de travail du sol (labour, techniques culturales simplifiées) et de rotations diversifiées pour maintenir la pression des adventices à un niveau faible.
• Diversification des périodes de semis en alternant cultures d’hiver et de printemps, et en variant les périodes de semis, afin de perturber le cycle des adventices et limiter leur spécialisation.

Axe 4 : Transfert et déploiement des solutions auprès des agriculteurs

Objectif : Assurer le transfert des innovations vers les personnes travaillant dans le secteur agricole pour favoriser une adoption rapide et efficace des nouvelles pratiques de désherbage.

Actions :

• Formation des agriculteurs et agricultrices ainsi que des acteurs du secteur agronomique qui les entourent : Développer des programmes de formation pour enseigner la reconnaissance des adventices, l’utilisation des nouveaux agroéquipements et l’adoption de pratiques de gestion durable.
• Démonstrations sur des sites pilotes et journées techniques : Organiser des démonstrations pratiques sur des parcelles pilotes pour montrer l’efficacité des nouvelles techniques et solutions, en impliquant directement les agriculteurs et conseillers.
• Promotion des pratiques agroécologiques : Diffuser les résultats du projet dans la presse spécialisée et organiser des actions de sensibilisation pour valoriser les bénéfices des nouvelles pratiques auprès des producteurs et productrices, des industriels, et du grand public.