Publié le 25/04/2025
L’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, UNILET, poursuit sa mobilisation pour trouver de nouvelles solutions de protection des cultures.
L’interprofession vient notamment de lancer un projet collectif ambitieux, portant sur des insectes ravageurs menaçant directement la pérennité des productions françaises de haricots, choux, carottes, cultures florales, lavande, lavandin, maïs doux, pois chiche, pruneau, salade et tomate.
Ce programme, baptisé ACOMPLI pour ACquisition d’Outils et de Méthodes de Protection contre les Lépidoptères en Interfilières, incarne l’engagement de l’État et des filières agricoles dans la recherche et le développement d’alternatives aux produits phytosanitaires menacés de retrait au niveau européen. Une mobilisation collective indispensable puisque les deux tiers des substances actives utilisées aujourd’hui dans la lutte contre les lépidoptères risquent d’être interdites d’ici 2027, alors même que ces solutions sont déjà insuffisantes en cas de fortes infestations.
Ce programme de recherche ACOMPLI s’inscrit dans le Plan gouvernemental d’action stratégique pour l’Anticipation du potentiel Retrait européen des Substances Actives et le Développement de techniques Alternatives (PARSADA). Un plan particulièrement déterminant pour anticiper dès aujourd’hui les usages les plus fortement menacés. De plus, ce projet devra aboutir à la mise en œuvre effective de solutions opérationnelles sur le terrain.
Cécile Le Doaré, Directrice générale d’UNILET, souligne : « Les producteurs n’ont pas le temps d’attendre, ils ont besoin d’outils concrets et efficaces. Avec le PARSADA, les acteurs des filières ont pu se rapprocher de la recherche fondamentale et appliquée pour accélérer le développement de solutions de protection alternatives en étroite collaboration avec les experts du ministère de l’Agriculture. »
Le projet ACOMPLI réunit 15 productions et 19 partenaires, dont l’INRAE, des instituts techniques, des start-ups en biocontrôle et des experts. Les professionnels des légumes en conserve et surgelés ont en effet été rejoints par 7 filières, elles aussi durement menacées par les lépidoptères : lavandes, pois chiche, salades, maïs doux, tomates, pruneaux, cultures florales.
Le projet va engager une approche beaucoup plus orientée sur la prophylaxie et la prévention ainsi qu’une approche territoriale et surtout inter-filière inédite.
Ensemble, les filières travailleront à accélérer la mise en œuvre de solutions alternatives opérationnelles pour limiter l’impact des lépidoptères sur les cultures. Les démonstrations pilotes à l’échelle territoriale permettront une évaluation concrète des solutions développées.
De plus, ACOMPLI a la particularité de s’appuyer sur des stratégies intégrant l’intégralité du cycle du ravageur et non plus seulement le stade chenille phytophage, pour réguler les infestations avec les résultats des recherches les plus avancées : surveillance connectée, biocontrôle, auxiliaires, parasitoïdes, substances naturelles…
Le PARSADA repose sur une politique publique ambitieuse, partant des priorités déterminées par les professionnels, et mettant ensuite en mouvement les acteurs de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée et les experts du Ministère, afin de bâtir des plans d’action adaptés et partagés.
Ce fonctionnement marque une rupture avec les approches passées et représente une nouvelle approche concertée entre pouvoirs publics et filières agricoles. UNILET estime indispensable que l’accompagnement mis en place par les autorités puisse être pérennisé pour permettre d’anticiper dès aujourd’hui la prise en charge des autres usages encore fortement menacés.
